Ce qui frappe en observant cette belle armoire en noyer du Périgord, ce sont les splendides pointes de diamant en croix de Malte surgissant de ses portes, elles-mêmes entourées de moulures profilées occupant toute la largeur de l’encadrement.
À noter également la qualité d’exécution des côtés, aussi soignés que la façade.
Cette bonnetière repose à l’avant sur deux pieds raves, nettement détachés de la cimaise basse, elle-même richement moulurée.
Le tiroir du bas est également mouluré dans son intégralité.
Nous remarquerons enfin le généreux entablement de la corniche haute, étoffée de multiples moulures serrées.
Autant de raffinement et d’attraits qui attestent de l’exigence et du goût prononcé d’un commanditaire d’exception.
Il faut préciser qu’à l’époque où elle fut commandée, au XVIIᵉ siècle, donc, le terme de bonnetière n’existait pas.
Il faudra attendre le XIXᵉ siècle et la démocratisation du mobilier qui investira progressivement tous les foyers, pour que chaque meuble obtienne une dénomination précise selon sa fonction.
C’est alors qu’apparaîtra le terme qui nous est aujourd’hui familier de « bonnetière ». Pourquoi ? Parce que depuis l’origine, on rangeait dans ce type d’armoire, outre les nappes, les serviettes et les draps de lit, les fameux « bonnets de nuit », fort usités au temps des monarchies. Rappelons-nous qu’alors, il n’était pas question de se présenter tout décoiffé ou toute décoiffée au réveil. Quelle qu’ait été votre nuit, votre mise en plis devait demeurer impeccable.