Cette table bureau fut vraisemblablement l'apanage d'un haut dignitaire du corps des Douanes, en charge d'un florissant comptoir de commerce implanté sur les rives de l'Olt, ancien nom du Lot.

Table bureau en chêne et châtaignier – Louis XIII – XVIIᵉ siècle – Quercy

Compte tenu de la rareté de ce type de table qui servait de bureau, on peut imaginer que ce meuble provenant du Quercy connut les belles heures du transport fluvial sur le Lot au cours du XVIIᵉ siècle.

Cette table bureau fut vraisemblablement l’apanage d’un haut dignitaire du corps des Douanes, en charge d’un florissant comptoir de commerce. Depuis ce poste avancé, ayant à portée de main tiroir caisse et tampons, il avait pour mission de lever les droits de navigation.

Rare table bureau dotée d'un large tiroir conçue sous Louis XIV
Rare table bureau dotée d'un large tiroir conçue sous Louis XIV

Il faut se souvenir que la rivière l’Olt (nom occitan du Lot) constituait depuis l’époque romaine la seule voie longitudinale descendant depuis le Massif Central jusqu’à l’Aquitaine, en traversant le Rouergue, le Quercy et la Guyenne.

C'est sur ce type d'embarcation nommée gabarre que les marchandises circulaient à la descente entre le Massif central et Bordeaux.
C'est sur ce type d'embarcation nommée gabarre que les marchandises circulaient à la descente entre le Massif central et Bordeaux.
La rivière Lot autrefois appelée l'Olt et surnommée “la ligne” fut l'un des axes fluviaux les plus prospères depuis l'époque romaine et jusqu'aux temps modernes. Ce n'est qu'à l'orée du XXᵉ siècle que cette activité périclita au profit du transport ferroviaire et routier.
La rivière Lot autrefois appelée l'Olt et surnommée “la ligne” fut l'un des axes fluviaux les plus prospères depuis l'époque romaine et jusqu'aux temps modernes. Ce n'est qu'à l'orée du XXᵉ siècle que cette activité périclita au profit du transport ferroviaire et routier.

Suite à l’ordonnance du Roi Louis XIV sur le fait des Eaux et Forêt datée du 13 août 1669, ordonnance réaffirmant l’appartenance des rivières au domaine royal, l’Olt, surnommée « la ligne » bénéficia de travaux d’aménagement titanesques pour en assurer la navigabilité.

Notre percepteur assis à sa table bureau au XVIIᵉ siècle, pouvait ainsi contrôler un trafic intense durant la haute saison navigable, à savoir de septembre à juin.

Il comptabilisait et taxait les marchandises qui circulaient principalement à la descente vers Bordeaux. Des chargements de bois d’œuvre et de chauffage, des pièces de bois appelées merrains pour fabriquer les fûts, des tonnes de sable, de pierres et de charbon ainsi que des vivres issus des terres agricoles emplissaient à tour de rôle, dans un balai incessant, d’importants convois de gabarres.

Pour épargner aux hommes et aux animaux de trait une laborieuse remontée des gabarres à contre courant, celles-ci étaient démantelées et vendues pour bois de construction sur le port de Bordeaux.
Pour épargner aux hommes et aux animaux de trait une laborieuse remontée des gabarres à contre courant, celles-ci étaient démantelées et vendues pour bois de construction sur le port de Bordeaux.

Ces embarcations, une fois arrivées à bon port à Bordeaux, étaient démantelées sur place pour en vendre le bois de construction. Opération plus rentable que de devoir les remonter à contre courant, tirées par des animaux de traits s’épuisant le long des chemins de halage.

Cet âge d’or de la navigation fluviale connut un déclin brutal à la fin du XIXᵉ siècle, en raison de l’avènement du chemin de fer et du transport routier.

Entraygues-sur-Tuyère située au confluent des deux rivières Lot et Tuyère fut l'un des hauts lieux de la navigation fluviale qui connut son âge d'or du XIVᵉ au XIXᵉ siècle.
Entraygues-sur-Tuyère située au confluent des deux rivières Lot et Tuyère fut l'un des hauts lieux de la navigation fluviale qui connut son âge d'or du XIVᵉ au XIXᵉ siècle.

Au début du XXᵉ siècle vivait encore à Entraygues-sur-Truyère dans l’Aveyron (au confluent du Lot et de la Tuyère), le dernier responsable de la navigation sur le Lot, un certain Monsieur Turlan, dit « L’Amiral », qui mourut en 1912.

Pour décrire plus précisément cette table bureau, on observe sa construction robuste qui contraste avec l’élégance de son fin plateau.

On note également :

  • l’entretoise en H du piétement naturellement usée car d’origine (environ 400 ans)

  • les pieds en tournage de type balustre typiques Louis XIII.

L'entretoise en H du piétement de cette table bureau présente une usure naturelle qui s'est faite au cours de ses quatre siècles d'existence.
L'entretoise en H du piétement de cette table bureau présente une usure naturelle qui s'est faite au cours de ses quatre siècles d'existence.
Les pieds en tournage de type balustre de cette table bureau du XVIIᵉ siècle sont typiques du style Louis XIII.
Les pieds en tournage de type balustre de cette table bureau du XVIIᵉ siècle sont typiques du style Louis XIII.
Du fait de son utilisation au titre de bureau, cette table possède un tiroir très logeable qui occupe toute la largeur disponible.

Du fait de son utilisation au titre de bureau, cette table possède un tiroir très logeable qui occupe toute la largeur disponible.

Dimensions

Largeur : 130 cm, hauteur : 75 cm, profondeur : 80 cm.

Tiroir : largeur : 79 cm, hauteur : 8 cm, profondeur : 53 cm.

Référence : [ME074]

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